REFORMA -Section C-
Mardi 25 janvier 2000
CULTURE
Un mexicain inquiète des francais
Le sculpteur Sergio Peraza expose des oeuvres sur la mort et la tauromachie.
Par Mónica Delgado
REFORMA/ FRANCE
Paris – Le sculpteur mexicain Sergio Peraza présente à Metz son travail intitulé “Oeuvre chaude pour journées froides” ; il termine ainsi la première étape de son oeuvre artistique.
Il met en rapport le thème mythologique avec la chaleur que requiert l’élaboration d’une sculpture et le place en contraste avec les degrés au-dessous de zéro, température à laquelle il a fait une partie des oeuvres exposées.
Jusqu’au 31 janvier, ses minotaures en bronze, ses huiles sur le thème de la tauromachie et ses petites aquarelles (scènes de la vie quotidienne), sont présentées à Metz, capitale de la Lorraine, région proche de la frontière avec l’Allemagne, endroit où pour la première fois se présente un artiste mexicain.
Depuis le choix du thème mythologique du minotaure et son labyrinthe jusqu’à la manière de travailler le bronze presque en brut, tout attire le regard lorsqu’on passe face à l’Atelier des Roches, galerie située en bordure de la belle rivière Moselle, promenade favorite des Messins.
“ Ici nous n’avons pas beaucoup d’occasions de recevoir des artistes étrangers et c’est donc le premier attrait” , dit le peintre Pierre-Laurent Chamielec, propriétaire de la galerie, endroit à la mode de Metz.
“Cela m’a intéressé car c’est une expression artistique très différente de celles dont nous avons l’habitude et d’une grande force. Même si pour les francais c’est un peu difficile car Sergio Peraza a recours aux thèmes de la mort et de la tauromachie, qui sont ressenties ici comme très violentes”, explique Chamielec.
Parmi les visiteurs les opinions divergent. Catherine Roll, dessinatrice d’intérieurs, est impresionnée par le côté violent et sombre de l’artiste . “Il a un style très personnel, c’est vrai. Mais j’ai du mal à comprendre sa proposition mythologique”, précise-t-elle.
Pour sa part, Gérard Wurtz, avocat, a justement été attiré par le côté mythologique des oeuvres et son intérêt pour travailler différentes disciplines. “Ce sont des oeuvres en mouvement, elles ont de la vie et cela me plaît”.
Le plus jeune de la dynastie Peraza , qui a déjà fait cinq expositions en France, participe au concours biannuel de sculpture de l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France avec son buste du doyen de la peinture mexicain Luis Nishizawa.
Ce concours convoque des artistes du monde entier et a recu cette année 300 candidatures.
On recrée le xoloizcuintli
Cet art originaire du Mexique de plus de vingt artistes, inspirés par le chien xoloizcuintli, sera présenté à Chicago, U.S.A., à partir du vendredi 28 janvier, avec l’objectif de faire connaître la race canine et les créateurs mexicains.
Sergio Peraza, récemment rentré d’Europe, participera à “Xoloizcuintli: le chien mexicain précolombien sans pelage “ aux côtés de Pedro Diego Alvarado, Raúl Anguiano, Javier Arenas, Dolores Ayala, entre autres, qui partageront l’espace de la galerie “La Llorona” , la commissaire étant María Rosa Olivos.
Peraza (1966) adore cet animal qu’il qualifie de magique et mystique et dont il dit qu’“ il m’a fait réaliser une étude formelle et académique du chien pour créer des sculptures plus réelles”.
“J’en ai un, c’est mon compagnon et j’ai réalisé des reproductions à l’huile et des sculptures que je présente aux artistes qui adorent aussi le xoloizcuintli, comme Raúl Anguiano”.
Peraza affirme que son nom a représenté une limitation pour se faire connaître dans le milieu. “On croit que je me repose sur mon nom, mais en Europe mon travail a été reconnu”.
Jusqu’à présent, ont posé pour Peraza, Sebastián, Anguiano et Luis Nishizawa.
( Par Tania Gómez).
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